Myanmar 12

Atter­ri à huit heures à Myeik, sur la mer d’Andaman. De l’aéroport, nous tra­ver­sons la ville à pied. C’est l’heure de la ren­tée des class­es. Aux abor­ds des écoles — bâti­ments ouverts avec ses class­es en galerie — mille potach­es en uni­formes peignés à l’eau. Un vendeur de crêpes attire tous les regards. Silen­cieux, les enfants atten­dent leur tour. Ce sont les seuls à ne pas se laiss­er dis­traire. Les autres nous fix­ent, à la fois effrayés et curieux. Lorsque nous apercevons un ate­lier mécanique ou une sta­tion d’essence (quelques bouteilles de 2 temps posées sur un car­ton), nous deman­dons à louer une moto, mais ici, on ne par­le pas l’anglais. « Hel­lo » est le seul mot con­nu. J’essaie de traduire sur mon télé­phone. Le résul­tat n’est pas meilleur. Nous atteignons le port. Envasé, jonché d’ordures, puant, il est digne de l’Inde pro­fonde. En retrait, un joli marché cou­vert aux stands de vieux teck. Dans les bou­tiques, assis­es au milieu des casseroles, longyi, man­darines, marteaux et sacs de toile, les vendeuses, en tailleur, impas­si­bles. J’achète un sac de billes pour deux francs. Ce que je vais en faire ? Jouer au pot, dis-je à Aplo (De fait, j’ai joué aux « cani­cas », mot espag­nol pour « billes », presque chaque jour, qua­tre ans d’affilée, à Madrid, autour de 1977).