Démocratie — de merde 3

Moi qui aime l’Es­pagne. Je pen­sais que c’é­tait le dernier rem­part. Il y a cinq ans encore, j’au­rais juré que c’é­tait le seul lieu. Vaste, prim­i­tif, et sen­sé, his­torique­ment sen­sé, le seule lieu où le moi sur­vivrait. Or le cauchemar, ici comme en Suisse com­mence. La généra­tion née sous le fran­quisme était vertébrée à la maniv­elle: catholi­cisme et dic­tature. S’en­suiv­it une généra­tion fes­tive que récupère l’Eu­rope: les instances tech­ni­ci­ennes de Brux­elles larguent à par­tir de 1990 des kilo­tonnes d’ar­gent sur la pénin­sule: “que la fête con­tin­ue!” Advient la nou­velle généra­tion — débile. Nour­rie de chips et de “télénov­e­las”. Sans repères ni savoir, inca­pable d’é­du­quer ses enfants. Un savoir-faire? Encore moins. Il est per­du. Jamais cette généra­tion de quar­an­te­naires n’a tra­vail­lé. Résul­tat? Un peu­ple sex­uelle­ment exsangue, abru­ti par la con­som­ma­tion des images, doté d’une rai­son floue. Et qui veut tout. Donc des droits nou­veaux. De l’an­i­mal, de l’homme, de la Cat­a­logne, de la femme, de la mon­tagne. Un peu­ple tombant, un procès général de frus­tra­tion. Tan­dis qu’af­flu­ent sur le ter­ri­toire, par déci­sion des gou­verne­ments suc­ces­sifs, comme chez nous en Suisse, les éner­gumènes venus des sables africains et des selves améri­caines. Une sit­u­a­tion d’ur­gence. A laque­lle le social­isme vient de répon­dre “présent!”. Il va procéder à la liq­ui­da­tion de la société.