La dictature est la résultante d’une configuration psychologique. L’individu, épuisé par ses efforts, marqué par les échecs, incapable de croire en soi, pusillanime, remet sa responsabilité entre les mains d’une figure qui a su persuader qu’elle prendrait à charge, mènerait à bien, aboutirait. Dans l’état de notre société, pareil cauchemar est improbable. A contrario, le totalitarisme s’installe à force de mesures publiques, au nom du bien collectif. Il valorise l’individu et sa conscience de la liberté, il flatte sa responsabilité et son engagement — puis brusquement, confisque. (S.P. — Société Poubelle).