Non-travaillants

“Ne pas savoir que choisir”, l’une des dif­fi­cultés sur lesquelles bute la vie quo­ti­di­enne des tra­vail­lants. Défaut com­préhen­si­ble, dès lors que choisir devient une oblig­a­tion de chaque instant. “Sachez et faites votre choix!” Pourquoi? Parce que le tra­vail doit être jus­ti­fié par un nom­bre de choix tou­jours plus grand se suc­cé­dant tou­jours plus vite. Parce que la fonc­tion du tra­vail dans le sys­tème du cap­i­tal­isme sac­ri­fi­ciel étant de per­me­t­tre à une par­tie crois­sante de la société de ne pas tra­vailler ou du moins de réalis­er un tra­vail non-pro­duc­tif, l’of­fre qui fait l’ob­jet du choix exige de l’in­di­vidu tra­vail­lant qu’il sache ses désirs, les réalise au plus vite, détru­ise son revenu et renoue dans les meilleurs délais avec la fonc­tion qui lui est impar­tie dans l’é­conomie générale : le tra­vail-sou­tien aux non-tra­vail­lants, savoir les plus pau­vres (exclus et peu coû­teux, mais nom­breux) et les plus rich­es (auto-exclus et peu nom­breux, mais coû­teux). Si “ne pas savoir que choisir” et donc “ne pas choisir” est en passe de devenir la dif­fi­culté majeure sur laque­lle bute la vie quo­ti­di­enne des non-tra­vail­lants, c’est que le cirque imposé aux tra­vail­lants en ce début de réces­sion mon­di­ale les épuise, les dégoûte, les rend malades et les amène à rejoin­dre le rang des non-travaillants.