Désormais, il faut observer au plus près la société des Etats-Unis. Tâche ardue, enveloppée comme elle est d’images et de ce fait en partie inatteignable sauf pour les pauvres hères, plus de cent millions, qui vivent derrière les images. Mais je ne crains pas de dire a priori, donc sans pouvoir lorgner sur les pugilats internes, que nous avons affaire dès aujourd’hui au retournement de situation typique qui guette la société européenne conquérante, morale et emphatique et idiote de la fin du XXème siècle dont nous sommes, hélas, les victimes désignées : l’argent vient à manquer et les individus que noyait dans son espérance illusoire cet argent ressurgissent tels qu’en eux-mêmes, identifiés, ataviques, névrosés et potentiellement hostiles, je veux dire, prêts à se recentrer pour faire face à l’avenir.