Ecrire Le roi de Suisse m’amuse. Je ris. Le rire participe de l’écriture. Rien de tel que de manipuler des vies courtes et caricaturales au moyen de la farce. Un monde grotesque où chaque coup porte, aucun ne tient. Amusant encore de constater qu’il ne peut y avoir programme. Le théâtre, dans son essence, est subversion. Les répliques tirent les personnages à hue et à dia. L’auteur doit se laisser entraîner. Il n’est que de juger par les oeuvres engagées des années rouges: qu’en reste-t-il? L’absurde a mieux résisté. La farce, elle, est éternelle. Elle ne s’accompagne d’aucune métaphysique. Elle convient et peut plaire parce que les hommes, tous les hommes, mêmes les plus sérieux, savent dans le for intime que leur action s’apparente à une farce.