Minorités 3

L’é­gal­i­tarisme est un pro­jet d’in­dif­féren­ci­a­tion. Autre­fois marx­iste (liq­ui­da­tion de la bour­geoisie) et com­mu­niste (homme nou­veau), il est aujour­d’hui cyberné­tique. La per­son­ne doit faire place au sys­tème. L’in­di­vidu sans qual­ités dis­tinc­tives ou cumu­lant toutes les qual­ités admis­es (ce qui revient au même) est l’u­nité de fab­rique de l’ensem­ble social. Il con­vient ici de revenir à la plus con­nue des cita­tions de Paul Valéry, qui est aus­si la plus mal com­prise: “enrichissons-nous de nos mutuelles dif­férences”. Ce qui sous-entend des dif­férences. Pré­cisons: reflets d’une his­toire. Les minorités qui revendiquent des droits sec­ondaires ser­vent ain­si d’épou­van­tail au sys­tème pour abolir le type d’être issu de la con­struc­tion human­iste par le lan­gage, l’his­toire et la tech­nique. Désor­mais, la tech­nique est seule est en faveur: elle chiffre les récep­teurs, mesurent les besoins, agen­cent les indi­vidus, cod­i­fie les rap­ports, et sup­prime l’homme. Dans cette logique, après les immi­grés, il est tout a fait nor­mal d’in­tro­duire dans la société les ani­maux, et de leur con­fér­er droit égal. Le principe fonc­tion­nal­iste autorise a pri­ori l’extension.