L’égalitarisme est un projet d’indifférenciation. Autrefois marxiste (liquidation de la bourgeoisie) et communiste (homme nouveau), il est aujourd’hui cybernétique. La personne doit faire place au système. L’individu sans qualités distinctives ou cumulant toutes les qualités admises (ce qui revient au même) est l’unité de fabrique de l’ensemble social. Il convient ici de revenir à la plus connue des citations de Paul Valéry, qui est aussi la plus mal comprise: “enrichissons-nous de nos mutuelles différences”. Ce qui sous-entend des différences. Précisons: reflets d’une histoire. Les minorités qui revendiquent des droits secondaires servent ainsi d’épouvantail au système pour abolir le type d’être issu de la construction humaniste par le langage, l’histoire et la technique. Désormais, la technique est seule est en faveur: elle chiffre les récepteurs, mesurent les besoins, agencent les individus, codifie les rapports, et supprime l’homme. Dans cette logique, après les immigrés, il est tout a fait normal d’introduire dans la société les animaux, et de leur conférer droit égal. Le principe fonctionnaliste autorise a priori l’extension.