“Les jours se suivent et se ressemblent”. Phrase romanesque, idée fausse. Sauf à donner dans la métaphysique, nul ne niera que les jours se suivent, mais ils ne se ressemblent pas. Ou alors, c’est que l’observateur a l’esprit obtus et ne juge que par l’activité la plus extérieure. Or, celle-ci ne saurait épuiser la variété des jours. Leibnitz a raison: chaque chose est absolument individuelle et a fortiori chaque configuration de choses, ce qu’il est convenu d’appeler un événement. Quand je me tiens à la plus stricte des routines, je vois que je ne fais qu’essayer de m’y tenir. Le réel déborde, le détail fausse, la nuance colore.