Repas au pied des Dents-du-Midi. Le soleil baisse lentement. Sur les façades de pierre, les roses ne s’estompent qu’après vingt-deux heures. Repas de qualité valant confirmation: manger en Suisse est devenu un luxe, et je dis bien, en supermarché comme au restaurant. Pour l’hôtel, même constat. Depuis février, j’ai loué une cinquantaine de chambres de la Birmanie à l’Ukraine en passant par Madrid. Ici, dans nos montagnes que jalouse la planète, le standing est celui de la bonne parisienne logée en mansarde. Reste la nature, puissante, verticale, noire et verte, où le mieux est encore de planter le tente. Le lendemain, dimanche matin, balade avec les enfants sur les pistes de la station des Crozets. A tâtons, entre hypothèses et contraintes, Aplo et moi cherchons une solution pour le jour où il quittera l’armée début octobre. La note obtenue au baccalauréat est trop faible pour une entrée à l’université, il est trop âgé pour un apprentissage et à défaut, il s’agira encore de trouver une place, quant aux écoles privées de France qu’il espère rallier, je sais ce qu’elles valent: on y trouve des enseignants qui n’ayant jamais réussi à entrer à l’université ni trouver de travail sur le marché, vous expliquent comment “mettre toutes les chances de votre côté”.