Notes de voyage — 8 (suite)

Le soir à Épi­la, de ces villes de la plaine céréal­ière arag­o­naise où les petits fer­miers ont eu la mau­vaise idée d’im­porter des manœu­vres maro­cains, lesquels sont venus avec femmes et enfants. Ceux qui les emploient les méprisent, ceux qui ne les emploient pas les détes­tent. Quant aux Arabes, ils tra­vail­lent à la dure, souf­frent de l’hos­til­ité ambiante et pour com­penser font venir des imams qui tien­nent mosquée et répan­dent la haine. Mais le pire dans ce sché­ma délétère est encore le bilan moral et économique: la jalousie divise les fer­miers employeurs et les fer­miers tra­vailleurs côté moral, tan­dis que la prise en charge par la com­mu­nauté espag­nole de le rib­am­belle de goss­es que fab­riquent les voilées plombe les finances.