A bord d’un voilier à la cale profonde, mon employé polonais de mèche avec les ouvriers du port me faisait entendre après avoir entrepris ces derniers qu’ils n’exécuteraient pas le chantier avant la fin de la semaine. Aussitôt, ils étaient sur le pont, de solides gaillards aux têtes mal dégrossies, et lorgnaient sur la machinerie :
-Il va falloir sertir de petites lumières dans le bois de la coque, expliquaient-ils, disons un millier pour commencer.
En même temps, je regardais par dessus le bastingage et j’apercevais, au milieu du lac, inondée, croulant, ma salle de bains et je soupirais, “après la coque, il y aura encore cela à réparer!”
-Alors patron? demandait le Polonais.
-Tout est devenu si compliqué dans ce monde! Vois-tu, ma seule réponse à toutes les questions est “buvons une bière!”.
Et au réveil, je songeais: c’est bien là mon sentiment, comment en est-on arrivé à compliquer pareillement les choses?