Bac

Après quoi je dis à Mamère ce que je pense de ces Suiss­es abrutis de civisme qui, non con­tents d’avoir dans les jambes des pop­u­la­tions d’ec­to­plasmes débar­qués des poubelles du tiers-monde, redou­blent de zèle, font de la vie en société une sci­ence exacte et por­tent aux con­seils de vil­lage des édiles qui les rançon­nent pour lancer des pro­jets somp­tu­aires telles que ces éta­bles de luxe pour vach­es fri­bour­geois­es qui dépar­ent la cam­pagne ou ces park­ings de bitume lisse avec horo­da­teurs qui écrasent dix prés, me couchant en colère, me réveil­lant en colère, avant de regag­n­er l’ar­rière-bou­tique de Lau­sanne où, rece­vant Aplo quelques heures avant de pren­dre la route pour l’Es­pagne, celui-ci me présente des notes de bac blanc médiocres, ce qui m’amène à le plac­er devant un dilemme, con­tin­uer la pré­pa­ra­tion de l’épreuve ain­si, avec ses pro­pres moyens, ou réu­nir dans l’heure ses cours dans une valise et mon­ter en voiture afin que je lui explique à rai­son de sept heures quo­ti­di­ennes, dix jours de suite, dans la mai­son d’A­grabuey, à mille kilo­mètres, com­ment faire pour étudi­er, mémoris­er, organ­is­er et présen­ter val­able­ment la matière de son examen.