Bac 3

A Genève, je vais au bureau et remue le stock. A force de per­sévérance, je trou­ve ma canne à pêche. Elle est der­rière les car­tons de robi­nets, de joints et de douchettes anales qui nous sont restés sur les bras suite à la fail­lite de la société de san­i­taire. Son état véri­fié, je la cache dans une anfrac­tu­osité du mur (c’est un mod­èle de prix), puis je déje­une avec Luv, en face de la gare, dans cette brasserie qui donne sur la scène de la drogue, la rue de la Servette et sa cour des mir­a­cles, heureux de voir que ma fille va bien, qu’elle tra­vaille avec patience ses cours du col­lège, dans un monde bâti à sa mesure. Elle s’en va, Aplo me rejoint. Entre temps, il a vu son amie qui vit à Lau­sanne et lui a expliqué la sit­u­a­tion. Nous roulons jusqu’à Carouge où je dois obtenir le dupli­ca­tum de la carte grise de ma Dacia récem­ment mise en vente. Avant d’emprunter l’au­toroute, nous filons les yeux grands ouverts en direc­tion de Saint-Julien à la recherche d’une boîte à let­tres. La carte grise con­fiée aux bons soins de la poste, je tourne la voiture en direc­tion du Bachet-de-Pesay, entrée de l’au­toroute fer­mée. Je tourne le voiture. Nous voici enfin dans la bonne posi­tion. Alors le télé­phone sonne. Mamère: “tu ne peux pas con­duire dans ce état!” J’ac­célère. “Promets-moi, dès que tu auras passé la fron­tière, gare la voiture sur le côté et repose-toi!”
-Dès que j’au­rai quit­té la Suisse, ça ira mieux.