Tempête

Same­di, tem­pête vio­lente. Les restau­rants et les mag­a­sins fer­ment, les habi­tants se pré­cip­i­tent et rangent. Cela ne suf­fit pas. Les palmiers penchent, le sable vole, la mer brasse. Nous sommes au Gris Maren­go, à deux kilo­mètres de l’ap­parte­ment. C’est jour de pael­la. J’ai réservé. Pour une fois, c’é­tait inutile. Juan nous ouvre de l’in­térieur. Une autre famille mange dans la salle. Dehors, l’employé encorde la chaloupe qui sert de brasero. Des morceaux de pail­lasse, des chais­es, des branch­es passent sur le quai. Au cré­pus­cule, la tem­pête con­tin­ue. Du bal­con supérieur, c’est à peine si on voit la dif­férence entre les lignes, le ciel, la mer, la plage. J’en­file la com­bi­nai­son de surf et je vais dans l’eau. Dès que je suis immergé, je ne fais plus que marcher pour regag­n­er la plage, lut­tant pour ne pas être attiré au large. Puis je vais courir. En direc­tion du Lev­ant, le sable pique le nu des jambes tan­dis que sur le chemin du retour le sol file sous les pieds. Plus tard, les antennes paraboliques décrochent des toits.