Dulcinée

Quar­ante ans que je par­le espag­nol, les menus des restau­rants con­ser­vent une part de mys­tère. Ce midi, chez Dul­cinea, je crois com­man­der un pot-au feu alors qu’il s’ag­it d’une “sopa de pica­dil­lo”, une soupe à l’eau. Elle est jaune, légère, y flotte de l’œuf jaune. Plus tard, comme je remue, mon­tent des bribes de jam­bon. Ce qui flotte, c’est le pain, seule par­tie du plat nour­ris­sant l’homme. A la table à côté, un ouvri­er accom­pa­gne ce potage au pain de pain à l’huile. Au dessert, autre expéri­ence: selon les jours, le client peut choisir entre une mousse au choco­lat et un flan au choco­lat, tous deux sont par­faite­ment iden­tiques et j’en suis à me deman­der lequel est le meilleur. Si Dul­cinée était cuisinière, Cer­van­tès n’a pas trans­mis les recettes.