Né dans la jolie ville de Lausanne, je marche dans ses rues et me demande: comment fait-on pour y vivre? Ceux qui viennent d’arriver- que l’on appelle de tous les noms mais qui n’en méritent qu’un, “envahisseurs” — ont l’excitation facile, mais les autres, ceux que l’Etat au nom de l’Argent condamne à la vie forcée? Comment ces Lausannois subissent-ils ce travestissement catastrophique du réel? Pour les jeunes, je vois: ils jouent un spectacle. Peut-être pensent-ils “encore heureux d’avoir un rôle!” Quand la production se manifeste, chacun, afin de passer inaperçu, fait le dos rond. La fébrilité de la troupe montre cependant qu’elle n’est pas dupe: à la moindre incartade, les éléments récalcitrants seront mis à la porte.