Je reviens de la gare où j’ai bu sous les arbres, dans le noir, avec une famille qui chantait autour d’une petit radio. Par la route du col, je retourne à Agrabuey en écoutant un concert de RPWL. La voiture garée, je m’empêtre: toutes sortes de feux, d’écrans, d’avertisseurs, qui me disent de faire je-ne-sais-quoi (pas encore eu le temps de visionner le film qui explique le fonctionnement de l’engin). Bref, je suis là, dans la nuit ne partie basse du village, mon sac de commissions à la main, quand arrive la femme du maire. Elle revient de la piscine avec une de ses filles. La sœur est dans la voiture du père, qui suit. J’embrasse la dame, le père place sa jeep, saute à terre et me tend la main. Puis il empoigne son fusil et vérifie le chargeur. Nous nous souhaitons bonne nuit et rentrons dans nos maisons. Voilà qui est rassurant.
Mois : octobre 2017
Trafic 2
La réaction est naturelle, donc de toujours. Quand se multiplient dans la société les signes de la rupture, la pratique consiste à sacrifier partie de ce qu’on est pour conserver le tout; avant de recommencer. Attitude du croyant qui postule l’espérance quand la réalité dément toutes ses attentes. Que s’ensuit-il? L’effacement progressif de ce qui pour chacun donne sa valeur à la vie. Cependant s’imposent les éléments dévastateurs de la situation nouvelle: un capitalisme sans propriété, une économie sans travail, une justice sans raison, une industrie des drogues culturelles. Lesquels combinés produisent un vivant sans vie. D’ailleurs les plus cyniques avancent dès aujourd’hui cet argument: du moins ne mourrons-nous plus.
Trafic
Il est singulier que dans un climat de défiance général envers les gouvernements, les peuples de la vieille Union européenne entonnent avec une pareille naïveté toutes les antiennes de la propagande d’Etat trafiquant sans sourciller la langue vernaculaire pour y inscrire, contre le fait rationnel de la pensée, ce regard du bon sens sur le monde, le lexique complet du nihilisme.