L’année où je devins bête. Tout allait pour le mieux. Des hauts, des bas. Quelques rares fulgurances dont je me félicitais. En regard du manque de sens habituel, un réchauffement de cœur. Puis l’anniversaire de l’an dernier — le cinquante-et-unième. Vécu normalement, je ne porte pas grand intérêt à ce rituel mineur. Pourtant, force est d’admettre: depuis, la bêtise l’emporte plus qu’à son tour. Avec fierté, je simplifie mes raisonnements, j’achète plus gros, suis démonstratif et péremptoire, et pour ce qui est des femmes, je plastifie et caricature. D’ailleurs, la vraie bêtise ne vient pas de ces réajustements serviles. Elle est due au fait que j’admets et pour peu que l’on m’y pousse revendiquerais volontiers cette bêtise.