Cette discussion toujours, ce carrousel, “qu’allons-nous faire?”, “où aller?”. “Mais enfin, dit Gala, nous n’avons pas de maison, pas de lieu nôtre, une maison qui se meublerait, une maison où s’appartenir!” Le bras leste, je désigne le vaste salon derrière nous (la discussion a lieu sur la terrasse, j’ai mon litre à la main, de la viande grille sur le brasero):
-Tu as remarqué que je ne fais rien? Je n’aménage pas. Cette fois, j’évite de construire parce que nous allons bientôt détruire.
Et Gala, une fois de plus, me parle de la France. Cette société ensablée. De Toulouse. Dont je ne pense rien, sinon qu’il y manque des Français. Alors, en attendant mieux, nous partons de l’idée que nous habiterons chacun notre parage. Moi, entre mes trois montagnes primitives, avec des inconnus de Navarre, mon projet de chasse, de potager, de pêche, elle avec ce maître qu’elle n’a jamais rencontré et qui lui enseignera les moyens de peindre des icônes russes.