Sur la colline, pour un rendez-vous au Lycée français de Malaga où Aplo étudiera peut-être dès la rentrée. Le portier commande l’ouverture d’une grille. Derrière, une vaste demeure andalouse fleurie, des étages de jardins plantés de palmiers, des patios et des balcons peints à la chaux. Mais nous sommes en avance. Le portier nous envoie promener. Nous déambulons le long de villas luxueuses avec piscines, hautes clôtures et garage multiple. Les pelouses sont rases et vertes, des femmes coquettes passent au volant de voitures 4x4. À Aplo, je fais remarquer que c’est exactement ce que j’ai vécu. Sans même fermer les yeux, je peux m’imaginer à Lomas de Hipódromo, ce quartier du district fédéral de Mexico où j’ai passé mon baccalauréat il y a trente ans et écrit, le titre trahissant mon état d’esprit d’alors, Le Cloaque des captures. Content de m’être éloigné définitivement de cette vie de ghetto.