Banc

Au vil­lage, il y a cet homme, à peine plus âge que je le suis. Il a son banc au car­refour et regarde pass­er véhicules et pié­tons. Tous les jours, en tout sai­son. Sa con­stance est admirable. A se deman­der pourquoi il loue. Évidem­ment, le fait de louer suf­fit à établir qu’il n’est pas un clochard. D’ailleurs, il est cor­recte­ment vêtu et respecte l’ho­raire bour­geois: il mange aux heures con­v­enues. Puis revient à son banc. Hier, il pleu­vait. Pour la pre­mière fois, je le voy­ais debout. Quelque pas sur place, sans s’éloign­er du banc à qui il sem­blait reprocher d’être mouillé.