Si je parlais de médecin, c’est que j’ai mal. A Gala je dis, “j’ai mal!” D’ailleurs, cela dure depuis un an. Non, quatorze mois; depuis le jour où je me suis présenté devant une Vietnamienne qui s’occupait de la permanence fribourgeoise, un dimanche. Bref, je me couche sur le mal, je l’ignore, j’espère avoir assez de temps pour finir le livre en cours: prendre l’avion pour rentrer en Suisse compliquerait tout. Or, le lendemain matin, le portable sonne. Huit heures et demie. Il ne viendrait à l’idée d’aucun des 40 millions d’Espagnol d’appeler ainsi au milieu de la nuit. Je me rendors. Un quart d’heure plus tard, nouvelles sonneries. J’accours, je vérifie le numéro: inconnu. Retour à la chambre où je somnole. Une fois le petite-déjeuner avalé, je rappelle. “Il faut faire une coloscopie d’urgence, me dit une secrétaire. A quelle heure pouvez-vous venir?” Mon grand-père à eu un cancer du colon. Mon père a eu un cancer du colon. Mon grand-père est mort. Pas mon père.