Centres nerveux

Gala renonce à m’ac­com­pa­g­n­er à Paris. Con­vo­ca­tion d’un médecin. Mais alors, qu’y ferai-je? C’est enten­du, je me réjouis de voir mon édi­teur, de par­ler lit­téra­ture, mais la ren­con­tre et la con­ver­sa­tion ne durent pas trois jours! C’est enten­du, la con­ver­sa­tion donne des idées et l’ailleurs redis­tribue les cartes, mais mon édi­teur tra­vaille, il a ses cir­cuits dans la ville et Paris, c’est la France! Mon bord de mer, l’Asie chaude, les paysages minéraux d’A­grabue, je préfère. Et dormir, et rester seul, assis, debout, sans par­ler, voilà; ou alors un vrai vagabondage, selon l’humeur. La vis­ite des cen­tres nerveux de l’Eu­rope, assez goûté! Déjà il a fal­lu venir en Suisse! Allons, ce n’est pas Paris, soyons justes: ce sont les villes, toutes les villes, Lon­dres en novem­bre, ce cauchemar plu­vieux, cette vitesse imprimée aux corps et qui les rend imbé­ciles; vitesse de ceux qui croient réus­sir, vitesse de ceux qui ont per­du, ren­con­tre des deux espèces, régime épuisé et général de la pro­duc­tion; mais aus­si, soyons justes, c’est Paris, cette cour des mir­a­cles qui n’a plus rien de mirac­uleux, cette cap­i­tale d’un monde qui finit.