Trois quart d’heures de route à travers les forêts du mont Oroel pour atteindre le nouveau monastère de San Juan de la Peña. Sur un plateau, à mille mètres, le bâtiment impressionne par sa taille. La façade de briques rouge forme un puissant rectangle aux fenêtre alignées. A son extrémité, la façade de l’église décorée dans un style manuelin. A l’hostellerie, j’annonce que nous allons visiter l’ancien monastère pour profiter du dernier soleil. Ce qui a dû faire rire, le bâtiment du 10ème siècle lové sous une roche géante au cœur du bois n’ayant jamais connu la lumière naturelle. Là se sont installés à l’époque mudéjar des moines bénédictins suite à la découverte dans la roche de cette cavité. L’anecdote veut que l’apôtre soit apparu à un chasseur qui poursuivant un cerf était tombé dans la grotte. Mais ce qui est attesté, ce sont les deux incendies qui marquent l’histoire du site. Les constructions de pierre de l’ancien monastère ont brûlé forçant les moines a gagné le plateau où ils construisirent au XVIIème siècle un autre monastère que les flammes emportèrent deux cent ans plus tard. Enfin, la République les expulsa en 1835. Nous dormons là, au-dessus des ruines.