De retour de Cadix, arrêt chez le géant suédois. Après avoir marché un kilomètre entre des intérieurs en morceaux, nous achetons des morceaux de meuble. Face à l’étagère de vingt mètres, cherchant nos chaises, je dis à Gala:
- Je crois que ça ne va pas être possible. Elles sont en deux parties.
Des caisses, je regarde en direction de la cafétéria. Dix machines gris plombs alignées sur un plan de métal. Les familles travaillent à produire des jus d’orange, des cafés ou des hot-dog.
De retour dans l’appartement, je vois que le propriétaire n’a pas enlevé les vieilles chaises. Aussitôt déposée la valise, j’empoigne ces débris et les balance dans le couloir. Une voisine sonne: “vous comprenez, j’attends des amis, ça ne fait pas propre”. Elle a raison. Je griffonne le numéro du propriétaire. Ramon appelle. Je lui raccroche au nez. Il y a six mois, j’ai demandé à ce qu’il me débarrasse de ces chaises. A ce rythme, combien de chose peut-on faire dans une vie? Au fond, je devrais être rassuré: l’Espagne ne sortira pas de la crise, qui est le meilleur des états pour qui aime le monde plutôt que la société.