Noria

J’ai réu­ni les car­nets de notes et recopié les pas­sages con­cer­nant Noria. L’idée de ce réc­it est déjà anci­enne ce dont témoigne le peu de liens entre les notes. Cha­cune donne une piste, mais ces pistes sug­gèrent des direc­tions con­tra­dic­toires. Il y a d’abord la mal­adie de la désori­en­ta­tion, le Gor­mi­ti. Les jeunes en sont affec­tés, puis toute la pop­u­la­tion. Il y a ensuite le motif prin­ci­pal, la Noria. Il tient à une vis­ite faite il y a vingt ans de la ville de syri­enne de Hama où dans un canal tourne un sys­tème de roues à godets. Ces norias — de bois, noires, ruis­se­lantes, infin­i­ment mobiles, un pure image —  ren­con­trent la théorie de l’éter­nel retour de Niet­zsche. Ensem­ble, elles ren­voient à à la logique de répéti­tion, à la fausse dif­férence, à l’il­lu­sion . Ce qui ne fait pas un réc­it. A quoi s’a­joute la notion de “roue qui tourne”, au sens où l’on con­stat­erai devant des change­ments irrémé­di­a­bles:
- Oui, la roue tourne!
Enfin, j’ai ces deux cent pho­togra­phies de l’hô­tel par­ti­c­uli­er que j’aperce­vais de la fenêtre de mon apparte­ment du Guintzet, à Fri­bourg. Clichés pris à toute heure, en toute sai­son, de jour comme de nuit.