Gira

De cette ville n’é­taient plus vis­i­bles que les mag­a­sins qui reti­en­nent mon atten­tion, mag­a­sins de cuir, de pis­to­lets, de couteaux et pour­tant, dans une rue pleine de méth­ode et morne et grise, en cave, je décou­vrais un mag­a­sin de dis­ques. Me venait la réflex­ion habituelle: à quoi bon acheter des dis­ques? A quoi bon tous ces CD’s? Que con­ti­en­nent-ils de plus que ce qu’il con­ti­en­nent? Et qui si vite s’épuise… A la rigueur des vinyles? Surtout pour le dis­quaire. Afin de le soutenir avant dis­pari­tion. J’aperce­vais alors sur un présen­toir le nou­v­el album des Swans. Une pochette couleur sable. Et aus­sitôt réson­nait dans les hauts-par­leurs la voix de Michael Gira. L’Améri­cain chan­tait: “this heart belongs to me!” Me remé­morant les paroles des années 1980, quand Gira hurlait “this thing is mine! it belongs to me!”, je songeais: “pau­vre Michael, il n’a pas changé!”