A pied à travers les tunnels côtiers. Arrondis, rocailleux, creusés dans la roche marine, ils sont éclairés par des luminaire suspendus. Parallèlement court une promenade en escaliers. Elle surplombe la mer. Sur la façade du premier tunnel, un trou de la taille d’un pastèque. Un plaque rappelle qu’il correspond à l’impact du boulet tiré depuis un navire franquiste au début de la guerre civile. Plus loin, dans un anfractuosité, une chapelle dédiée à la vierge. Trente bouquets de fleurs fraîches s’épanouissent à ses pieds. Un badaud à rajouté une Jésus de petite taille hors de la vitrine. Nous empruntons les tunnels. C’est lundi, le temps est brumeux. Ces tunnels que je traverse depuis six mois, je les regarde mieux depuis que Tonio m’a expliqué qu’il étaient ferroviaires. En 1992, quand celui-ci venait jouer sur la plage, il venait en train. La ligne a été tracée au début du siècle pour acheminer le ciment de carrière vers les ports de Malaga et de Velez-Malaga. Au village suivant, nouvelle halte devant une chapelle, celle de la vierge des Marins. Elle est protégée du soleil par des toiles souples accrochées à la falaise. Les vagues éclatent dans les airs et retombent en gerbes sur le plateforme. Aplo cambe la barrière. Il est au-dessus des vagues. Un vieillard l’observe, ravi du spectacle. Luv et Luc l’encouragent. De retour au village, nous nous installons dans une gargote de plage. Tandis que je bois ma bière, les serveur prépare des mojitos pour les enfants; il coupe et presse les citrons, mélange les alcools et le sucre, pile la glace dans un torchon, pique les pailles. Quand ils ont enfin les verres en main, je leur suggère de prendre une photo: en cadrant sur le palmier, les perroquets sauvages et le ciel désormais ensoleillé, on jurerait une station des Caraïbes.