L’individualisme représente une menace pour le pouvoir actuel, gestionnaire d’une fausse démocratie. A l’échelle de l’Europe, les exécutifs nationaux visent à l’établissement d’un pouvoir non-représentatif, affranchi des contraintes traditionnelles de la démocratie et limitant l’individualisme; or, dans sa forme caricaturale, économique, l’individualisme est nécessaire: il est la condition du bon fonctionnement du marché. Cet individualisme caricatural étant inséparable de cet autre individualisme, complet celui-là, et profond, facteur historique de notre régime de liberté politique, les exécutifs occidentaux doivent résoudre un dilemme: comment s’assurer que les comportements individualistes de la masse permettent à nos sociétés de rester des économies de marché profitables pour les élites, sans que ces comportements ne débouchent sur une dimension critique et potentiellement hostile au système de gouvernement? L’une des réponses est: remplacer le cadre symbolique ouvert de la laïcité qui offre toute latitude à la critique par un champ symbolique clos, celui de la religion. Dans la mesure où le rechristianisation de la masse autochtone est impossible, les exécutifs recourent à l’importation massive d’individus fidèles à une religion de la loi, l’islam, pour garantir la réussite de l’opération. L’alliance objective des hiérarchies religieuses importées et des serviteurs de l’Etat se fait contre le peuple autochtone.