Historicisme 3

Les ana­ly­tiques ont rai­son: il n’y a de vérité que comme équiv­a­lence. Vérité math­é­ma­tique. Tout autre usage est métaphorique. Appliquée à un sys­tème philosophique ou, pour le dire en ter­mes con­tem­po­rain, à un ensem­ble de thès­es philosophiques, la vérité ne désigne que la con­for­ma­tion logique des énon­cés et à leur capac­ité à faire ensem­ble. C’est égale­ment la rai­son pour laque­lle, à s’en tenir à la déf­i­ni­tion stricte de la vérité, les ana­ly­tiques ne peu­vent rien dire sur le monde: leur rig­orisme logique leur rav­it l’ob­jet qu’ils se pro­posent d’é­tudi­er. Mieux vaut enten­dre la philoso­phie — ce que nous faisons d puis plus d’un siè­cle dans l’ap­proche human­iste — comme un ensem­ble de propo­si­tions man­i­fes­tant sous forme rationnelle des enjeux cachés. D’où la part mag­ique que joue l’in­tu­ition (dont se privent les ana­ly­tiques, ce qui les trans­forme en savants d’un monde savam­ment modélisé).