Agustiner

Désor­mais mem­bres invités d’une table de Stamm au jardin des bières Agustin­er dans le quarti­er des brasseries. C’est une table de bois mas­sif dont le maître de céré­monie est Edward, un Muni­chois de 80 ans qui mesure deux mètres. Il est assis du côté du tiroir dont il pos­sède par ailleurs la clef. Au milieu de la table, un plateau doré sur lequel est gravé “1860” date de la créa­tion de l’équipe de deux­ième ligue de foot­ball du Bay­erne (“depuis, ils n’ont rien gag­né”, pré­cise-t-il) et la devise du Stamm: “teilen”. Les tournées se suiv­ent. Rien que des chopes d’un litre, puisqu’au delà de 17h30 les garçons ne ser­vent plus les demi-litres. “Eddie” écluse trois chopes, mange une coupe de glace puis com­mande une autre chope. Mon voisin, Dieter est venu avec sa femme. Il com­mande un poulet et le dévore la mous­tache devant. Sa femme boit du vin blanc qu’elle fre­late à l’eau. Ils ont habité à Majorque, sont revenus dans le cen­tre de Munich voilà 24 ans. Gala fait la con­ver­sa­tion de son côté de la table, à sa manière joyeuse: riant, s’ex­cla­mant, deman­dant à ce qu’on traduise, faisant répéter, com­prenant, ne com­prenant pas, sur­sautant au point de per­dre l’équili­bre puis de gliss­er en bas de sa chaise avant de repren­dre en chœur l’hymne ital­ien qu’un buveur a entamé à la table voi­sine. Eddie nous explique qu’à la mi-sep­tem­bre il pren­dra ren­dez-vous avec ses cama­rades pour ramen­er la table à l’ate­lier où ils la pon­ceront et la verniront dans l’at­tente de la prochaine sai­son. L’hiv­er, nous pour­rons les retrou­ver dans la grande salle de la brasserie, à gauche.