Quand la vie s’allonge grandit la complexité. L’enfant n’est pas le jeune homme, le jeune homme n’est pas l’adulte. Rapport à soi et rapport aux autres s’enrichissent. Ce mouvement fatal et réjouissant est lourd d’obstacles. Mais il y a plus: si la complexité est proportionnelle à l’expérience de soi et que celle-ci exige du temps, en ce début de XXIème siècle l’adulte n’est plus l’adulte d’autrefois. De fait, l’espérance de vie au moyen-âge était de quarante ans. Si l’on admet que la complexité de l’individu détermine un niveau d’attente et implique une bataille contre la moyenne, que nos vies puissent s’insérer sans trop de heurts dans le concours du groupe relève de l’exploit. De même, il faut admettre que l’héroïsme des exploits attribués à des figures légendaires de l’époque — toute littérature écartée — semblerait aujourd’hui banale au regard de notre époque. Ces exploits ne mériteraient peut être pas même la mention. Ce qui annule une part de nos mythes.