Gala se plaint que le combat modifie ma vision du monde. De fait, il faut inverser, c’est le sentiment désabusé devant le laxisme général qui enjoint de se préparer au combat. Si la plainte de Gala est fondée, je m’en réjouis. Celle-ci me revient en mémoire à l’instant car je me suis installé sur la terrasse de mon restaurant favori, le Santa Gema. Sept tables sont disponibles, trois sous le cagnard. Il en reste quatre. Deux sont occupées. Il en reste deux. Je choisis la moins exposée aux passages, une table carrée de quatre chaises. Je m’assois sans réfléchir et constate qu’en effet le combat modifie ma vision du monde. J’ai pris place sur la seule chaise d’où le regard embrasse l’ensemble de la situation et qui, sans être dos au mur, est protégée par le mur d’enceinte de la terrasse — toutes les autres s’accompagnaient d’angles invisibles.