Javier et Javi, les entraîneurs, sont arrivés de Madrid en fin de matinée. A part Monfrère et moi-même, une Zurichoise. Nous étions quinze dans les Pyrénées, nous serons trois pour la distance Aveiro-Valencia. Des étapes de 125 km, 161 km, 174 km… des dénivelés de 1800 mètres, 2000 mètres, 2900 mètres… Chacun consulte la météo sur son portable. Prévisions innombrables et contradictoires avec un point d’accord, il fait et il fera mauvais. Nous sortons les vélos en fin de journée. Le pavé est glissant, l’eau ruisselle sous les pneus. Dès les premiers tours de roue, le ciel nous rince. Javier nous guide à travers les canaux et les plans de sel de la zone portuaire. Après avoir enjambé plusieurs ponts sur la mer intérieure, nous atteignons la Praia de Barra et son phare blanc de bande-dessinée, le troisième plus haut du monde. Je veux prendre une photo, mon portable se transforme en éponge. Chemin de retour, nous coupons à travers des stations balnéaires inondées et désertes. En cherchant bien, on aperçoit à l’intérieur des salles de café des buveurs recroquevillés sous une ampoule faiblissante. Et soudain nous plongeons dans une flaque qui recouvrait une vaste ornière. La flotte monte à la cheville, les plateaux sont engloutis, le genou est à fleur d’eau. Chaussures, cuissards, maillot, casque, le premier uniforme de la semaine est à mettre en séchoir. J’en ai prévu deux.