Modes de vie

Le mode de vie du moine est soli­taire et con­traint. La pra­tique de la foi est déclinée en exer­ci­ces con­stants, les vœux enga­gent l’in­di­vidu dans la répéti­tion sans lim­ite d’un pro­gramme qui favorise la com­mu­nion au quo­ti­di­en.
Le mode de vie de l’in­di­vidu nor­mal est con­traint de façon aléa­toire par des sol­lic­i­ta­tions extérieures dont le principe est impos­si­ble à syn­thé­tis­er et les motifs explicites con­testa­bles, ce d’au­tant plus que ces con­traintes, présen­tées comme des oblig­a­tions, sont changeantes.
Il serait aisé de con­sid­ér­er l’ar­gent dans la société cap­i­tal­iste comme un équiv­a­lent de ce qu’est la foi dans les sociétés monas­tiques, mais la ques­tion du volon­tarisme exclut cette pos­si­bil­ité: le moine veut se don­ner des con­traintes tan­dis que le citoyen subit des con­traintes (est société — société unique donc société de référence — celle qui inclut la majorité de la pop­u­la­tion, ce qui implique des con­traintes garanties par une autorité et non une adhé­sion aux con­traintes).
Le seul cas de libre ges­tion des con­traintes toléré par la société est celui où l’in­di­vidu s’ac­quit­tant de son rôle d’a­gent investi du rôle de faire cir­culer l’ar­gent, peut racheter l’in­té­gral­ité de son temps et le sous­traire aux con­traintes (sinon toutes, la plu­part).
Cela con­cerne deux types de citoyens: le riche, le pau­vre.
Pour racheter le temps dont il a besoin, l’artiste peut se gliss­er dans la peau de l’un ou de l’autre.