C’est peu de dire que ma graphie se détériore. Parfois, je suis incapable de me relire. J’écris sur des supports souples et mal assurés, carnets ou feuilles volantes, cela n’aide pas. Désormais, par un effet de contagion dû au mauvais usage des claviers, j’inverse les lettres. Pas dans le mot mais dans l’ordre. Écrivant par exemple “maison”, je commence par le “a” ou par le “i”. Récemment, j’admirais mon père. Il écrit droit, aligne les lettres avec précision, respecte les liés et les déliés. Au prix d’une certaine lenteur, il est vrai. A l’opposé, mon fils écrit de travers, varie les volumes, néglige les verticales. Chez lui, un “d” ressemble à un “o”. Dans son cas, l’explication est connue. A sa période d’apprentissage, il a été placé par son école au milieu d’une équipe de nouveaux venus analphabètes. Je m’en suis plaint. Le directeur a justifié: “il est plus avancé que les autres, il leur apprendra”