Plantes

Cette habi­tude des bour­geois du dix-neu­vième d’her­boris­er. Gide racon­te ces prom­e­nades savantes, mais note peu de choses sur ses trou­vailles; Calaferte est à demeure, mais nous con­vie à regarder pouss­er les fleurs et plantes de son jardin. Lorsque je lis son jour­nal, je saute ces pas­sages. Et voici que j’ai acheté à un pépiniériste qui tient un stand au vil­lage le ven­dre­di un palmi­er, des tomates, un cac­tus, de la corian­dre et du per­sil. Ain­si qu’un pin mar­itime. Celui-là vient du super­marché. Haut de dix cen­timètres, il était présen­té dans un car­ton échan­cré. Je comp­tais vingt car­tons du même type côte à côte rangés comme des choco­lats dans une boîte. Le rap­port entre la stan­dard­i­s­a­tion, le range­ment et le fait qu’il y ait là quelque chose de vert, qui pousse et grandit sol­lic­i­tait l’imag­i­na­tion. Au débal­lage, je vis que ses racines trem­paient dans un sachet de gel bleu. A ce jour, j’ig­nore s’il est vivant.