Je relève des annonces, contacte des particuliers, prend des rendez-vous. Un premier appartement nous passe sous le nez. Loué en une heure. Près d’Atarazanas, en vitrine, je trouve une offre pour un duplex au centre-ville. “Réservé!”, s’excuse l’agent. Il nous fait asseoir, dirige son écran d’ordinateur vers nous, égrène des annonces qui répondent à notre critères. Après la sieste, nous visitons un appartement dans l’ancien quartier rouge. Au rendez-vous, le propriétaire. Grisonnant, l’air débordé, un avocat, un notaire ou un chômeur déguisé: après tout, la tradition picaresque n’es pas morte. J’en profite pour exposé à Gala le concept de Señorito chez José Ortega y Gasset. Nous montons.
- Après vous!
Gala passe devant, je lui emboîte le pas. Le propriétaire balance sa serviette de cuir au bout du bras et donne dans les superlatifs: la cuisine est extraordinaire, le quartier parfaitement silencieux, les voisins agréables, d’ailleurs précise-t-il, il n’y en a pas, vous êtes au dernier étage.
Oui, mais cela ne va pas: trop petit, et puis il n’y a pas où installer un atelier de peinture.
De retour à l’agence, j’aperçois une autre offre. Elle est en vitrine.
- Et ça?
- Oh, mais il fallait dire que vous ne visiez pas exclusivement le centre!
L’agent déplie une carte:
- Voilà, ce duplex se trouve au Rincon de la Victoria. Attendez que je calcule la distance… Là! Il est à douze kilomètres.