Toujours j’ai pensé qu’une endroit quelconque, pour peu qu’il offre une niveau raisonnable de confort, est ce qui convenait le mieux à l’écriture. D’où mon choix de Torrevieja. Un climat constant, un mer belle, des habitants sans ambition, des quartiers populaires, un marché exceptionnel, des prix bas et tout ce qui a disparu de notre société sous le coup de boutoir des grandes entreprises: des épiceries, des salons de coiffure tenus par des coiffeurs, des boulangeries, des restaurants de famille, des poissonniers-pêcheurs, des bouchers qui ne donnent pas dans l’art contemporain. Mais Gala n’a cessé de dire qu’elle s’y ennuyerait, que c’était un lieu sans culture ni imagination, que l’espagnol est une langue aux sonorités gutturales, en définitive un idiome laid qui empêche de dormir. Je faisais valoir l’excellente cuisine à base de produits frais que nous pourrions y faire, la facilité de la vie et la possibilité de louer un appartement avec solarium (terrasse en toit) fin d’y installer des chevalets de peinture (je veux peindre). Maintenant que nous sommes au Tintero II, sur le bout extrême du quai de Malaga, dans le soleil, que la mer brasse, que le ciel est profond, Gala me persuade que c’est ici qu’il convient de s’installer, à Malaga, une ville qui offre les mêmes qualités que Torrevieja mais qui est aussi un lieu de culture, grâce à ses musées, ses cinémas, et sa population, autrement plus réveillée que dans les faubourgs d’Alicante.