Vélo 2

Tou­jours j’ai pen­sé qu’une endroit quel­conque, pour peu qu’il offre une niveau raisonnable de con­fort, est ce qui con­ve­nait le mieux à l’écri­t­ure. D’où mon choix de Tor­re­vie­ja. Un cli­mat con­stant, un mer belle, des habi­tants sans ambi­tion, des quartiers pop­u­laires, un marché excep­tion­nel, des prix bas et tout ce qui a dis­paru de notre société sous le coup de boutoir des grandes entre­pris­es: des épiceries, des salons de coif­fure tenus par des coif­feurs, des boulan­geries, des restau­rants de famille, des pois­son­niers-pêcheurs, des bouch­ers qui ne don­nent pas dans l’art con­tem­po­rain. Mais Gala n’a cessé de dire qu’elle s’y ennuy­erait, que c’é­tait un lieu sans cul­ture ni imag­i­na­tion, que l’es­pag­nol est une langue aux sonorités gut­turales, en défini­tive un idiome laid qui empêche de dormir. Je fai­sais val­oir l’ex­cel­lente cui­sine à base de pro­duits frais que nous pour­rions y faire, la facil­ité de la vie et la pos­si­bil­ité de louer un apparte­ment avec solar­i­um (ter­rasse en toit) fin d’y installer des chevalets de pein­ture (je veux pein­dre). Main­tenant que nous sommes au Tin­tero II, sur le bout extrême du quai de Mala­ga, dans le soleil, que la mer brasse, que le ciel est pro­fond, Gala me per­suade que c’est ici qu’il con­vient de s’in­staller, à Mala­ga, une ville qui offre les mêmes qual­ités que Tor­re­vie­ja mais qui est aus­si un lieu de cul­ture, grâce à ses musées, ses ciné­mas, et sa pop­u­la­tion, autrement plus réveil­lée que dans les faubourgs d’Alicante.