De retour en pleine nuit, à travers l’île, par la forêt, à moto. Tout dort. Nous allons à la plage, nageons dans une eau claire jusqu’aux rochers brun lave qui supportent le petit temple. Sur la colline, notre terrasse de bois et du vent dans les cocotiers, au loin des bateaux pêchent au projecteur. Toutes beautés confondues qui devraient me garantir un sommeil paisible. Paisible, il l’est, mais je consacre malgré moi une partie de la nuit à rejouer les riffs de guitare de How the years condemn, l’un des titres sauvages du dernier Napalm Death. Ce faisant, je me représente les trente années de carrière des Anglais, depuis l’époque de Scum et dresse des statistiques sur le nombre de concerts qu’ils ont donnés dans leur carrière sachant que Napalm Death tourne jusqu’à six mois par an. Me voici dans la peau de Barney sautant et boxant le vide, cherchant à imaginer ce que peut produire sur le cerveau la vue de centaines de têtes de punks qui s’agitent deux heures d’affilée, cent fois par année, pendant trente ans.