Dialectique négative



A quoi bon voy­ager ? Je ne sais pas. Peut-être faut-il jus­ti­fi­er cette réponse par une rai­son a con­trario. Ce n’est pas ce qu’on trou­ve mais ce que l’on quitte. Ce n’est pas l’ailleurs, mais le refus de l’ici et du main­tenant. Une approche néga­tive comme est néga­tive la dialec­tique d’Adorno lorsque l’histoire, au sor­tir des guer­res, passés les derniers soubre­sauts, ren­con­tre le néant. Comme toute philoso­phie serait en fin de compte néga­tiv­ité, rejet du monde factuel. Le chercheur scrute le vide. Il entrevoit les yeux clos ce qui n’est nulle­ment vis­i­ble et, prob­a­ble­ment, n’existe pas. Il le pense pour que cela advi­enne. Voy­ager, c’est alors apercevoir ce que l’on quitte. Et quoique l’on quitte, dès lors qu’on le quitte, ne serait-ce qu’en fer­mant les yeux, on voy­age.