Le bouddhisme ne condamne pas le corps. Ni dans ses expériences onanistes, homosexuelles ni dans ses extases chimiques ou productives. La vie avec et dans le corps est parallèle et nécessaire. La possibilité d’y surseoir par la méditation reste le projet constant de la voie de sagesse, mais la société n’est pas diabolisée. Non seulement elle existe, mais il s’agit d’y participer dans le respect de la morale, moyennant des attitudes adaptées. Cette pragmatique inclut le sport et l’hygiène. Approche agréable, rassurante. J’en ai fait l’heureux constat hier, alors que je suis retourné dans le parc historique de Sukhothai pour boxer avec des jardiniers. Tandis que nous alignons les pompes, les coups, les sauts, deux couples jouent au badminton au pied des stupas. Comme je repars à vélo après le coucher du soleil, le faisceau de ma torche tire de la pénombre un canapé de baobab. En attente de transport, il porte le dossard du cycliste qui a remporté ce prix lors de la course du matin.