Lor 2

S’agis­sant de la grotte de Lor, cette expéri­ence , il faut dire que nous aurons fait pour une heure de tra­ver­sée en pirogue, quinze heures de voiture. Et je ne compte pas les embouteil­lages qui nous blo­quent ce soir à l’en­trée de Vien­tiane. Ni le coût du voy­age (l’é­conomie touris­tique du Laos, sur déci­sion du gou­verne­ment j’imag­ine, est un marché très peu libéral). La route, pourquoi pas? Je songeais à l’Eu­rope. Cette diver­sité de paysages épous­tou­flante! Si la log­or­rhée de Ker­ouac est avant tout psy­chologique, religieuse, spécu­la­tive, c’est que les grands ter­ri­toires améri­cains sont monot­o­nes et grands. Ils découra­gent. Ce ne sont pas des paysages fait pour les pein­tres ou les eth­no­logues. Le Sud-est asi­a­tique est à l’op­posé. Exigu, dense, cul­tivé, authen­tique, et donc, comme l’Eu­rope, divers. Mais les routes ne sont pas trib­u­taires de l’his­toire. Elles n’ont pas été romaines, mer­can­tiles, exploratoires ou car­olingi­en­nes. Elles tra­cent au cordeau et agglu­ti­nent une activ­ité typ­ique faite d’ate­liers, d’épiceries, d’ad­min­is­tra­tions, de can­tines et de camps mil­i­taires. Par­courez atten­tive­ment un kilo­mètre de route et vous avez vu tout ce qu’il y a à voir le long des routes bitumées d’Asie.