Levé dans la nuit tandis que Gala dort. Je cherche un portable mis à charger, seule explication plausible pour ce flash qui balaie le plafond de notre chambre. A force de fureter, je réveille Gala. “C’est dehors,”, dit-elle. “Mais non!”. “Le lampadaire, c’est lui…” insiste Gala. Comment juger: le store est baissé. Je vais dans mon bureau. D’abord, je ne remarque rien. Puis, levant les yeux vers le ciel dont les nuages s’éclairent alternativement, je localise le foyer de cette émission de lumière: le flash part du sommet de la tour d’hôtel NH. Une alarme-incendie? Endormi, je continue de percevoir le flash. La lumière passe dans les yeux et dans le cerveau avec la même intermittence, mais je n’ai plus de doute sur son origine. Apparaissent dans le ciel des soucoupes volantes de grande taille. Je réveille Gala, cours au premier étage, secoue Aplo qui dort les poings fermés: “les extra-terrestres! ils sont là! les extra-terrestres sont là!” De retour dans le salon, je vois que le combat est engagé. Sous le feu nourri des envahisseurs, Fribourg brûle. Pauvres de nous! me dis-je: nous nous préparons pendant des générations à la manipulation d’armes dont la puissance de feu est dérisoire! D’ailleurs, le combat est achevé et perdu. Un bulldozer avance sur notre position. Il avale le terrain, ébranle les murs. La maison s’écroule. “Il faut rassembler les hommes et prendre une décision”, dis-je à Monami. Je fixe les décombres de la maison. Mes manuscrits sont perdus. Deux sentiments me traversent: cela n’a aucune importance, la littérature est un projet voué à l’échec, et, c’est terrible, la perte est irrémédiable.