Cormanon

Trois jours de fête, le frigidaire à portée de main. Lorsque nous sor­tons enfin, la tête bour­don­nante, c’est dimanche. Mon­frère est allé courir ses dix kilo­mètres au milieu de la nuit. Il a glis­sé sur les feuilles mortes, il saigne. Nous mon­tons sur le Guintzet et revenons par Cor­manon. Le pan­neau plan­té à l’en­trée du chemin de petite terre qui mène à Beau­mont annonce un “parc urban­isé”. Nous mar­chons dans une combe. A gauche, un ruis­seau, quelques vach­es dans un pré. Sur la hau­teur, Beau­re­gard, le quarti­er de l’hôpi­tal. A droite, des immeubles mas­sifs d’un seul mod­èle alignés au cordeau. Les façades sont gris­es, les socles de béton. A leur pied, des places de jeux pour enfants. Dix immeubles, une place de jeu pour deux immeubles, cela fait cinq place de jeux. Il y a bien des enfants, les nôtres. Vis­i­bles à cinq cent mètres. L’ensem­ble évoque les maque­ttes que l’on trou­ve dans les vit­rines des bureaux d’ar­chi­tecte. A l’avenir, ce genre de cité conçue par ordi­na­teur pour­ra être réal­isée au moyen d’une pho­to­copieuse 3D. Aupar­a­vant, nous feri­ons mieux de  met­tre hors d’é­tat de nuire les architectes.