Trophée

Ce same­di, nous courons aux Pac­cots le trophée des entre­pris­es, un triathlon. Pre­mière épreuve avec Mon­frère, dix kilo­mètres trail. De la pente et de la descente, le cir­cuit est tracé sur les pistes de ski. Une heure plus tard, nous sommes de retour sur le park­ing où se font les relais, Mon­frère rejoint Liph, tous deux s’élan­cent à VTT. A la fin du pre­mier tour — il y en a trois — Mon­frère lance au pas­sage: “plus jamais!” Je patiente dans le box. La dernière épreuve est pour moi, une course d’ori­en­ta­tion. Aus­sitôt descen­du de vélo, Liph part au trot, l’or­gan­isa­teur nous tend la carte des postes, nous l’ori­en­tons et grim­pons en direc­tion de la forêt. Il s’ag­it de repér­er huit cônes de chantier dis­séminées à tra­vers la sta­tion . Voici le pre­mier!  Nous poinçon­nons. Nous peinons à trou­ver le sec­ond, tournons autour du lac des Joncs, repérons une mai­son, une autre, tou­jours rien. Par­ti essouf­flé, Liph est essouf­flé, mais cela ne sem­ble aucune­ment le gên­er alors que j’ai le cœur qui saute dans le cais­son et le cerveau dans les talons. Nous avons déjà grim­pé deux fois la pente, nous y retournons et cette fois jusqu’au som­met. Pen­dant l’as­cen­sion, je me fais sec­ouer par un fil à vach­es. Liph vient de poinçon­ner l’a­vant-dernier poste lorsque je le rejoins en haut d’un télés­ki.
- Par là!
Ce qui veut dire que nous dévalerons sous le télés­ki, plus d’un kilo­mètre d’une une terre gorgée d’eau et martelée des sabots des vach­es. Je manque bas­culer à chaque pas, glisse, me rat­trappe, me demande com­bi­en il reste de cônes, ne veut pas le savoir, garde un œil sur Liph. Et soudain, je suis sauvé:
- On a tout, crie Liph, on fonce!
Lui devant, moi à la traîne, nous coupons à tra­vers champ sur un sol de mottes et de trous.