Nous reprenons nos vélos déposés une semaine plus tôt, dans leurs coffres noirs, rue Lavanda. La bonne mexicaine propose de l’eau: il est dix heures, il fait 35 degrés. Dans le parc, des enfants jouent sur un toboggan gonflable qu’un adulte asperge au tuyau. Monfrère appelle l’organisateur de la traversée des Pyrénées. Il vient de quitter Ávila. Nous répétons les exercices de Krav-Maga de la ceinture orange dans le peu d’ombre qu’offre un pin. Une gamine regarde. Puis elle retourne à son jeu traînant derrière elle une poubelle. Monfrère y jette un papier. Peu après, il retrouve le papier au sol : ce n’était pas une poubelle, mais le tonneau d’une chasse au trésor. A treize heures, la camionnette blanche de la Ibérica déboule. Nous faisons signe, Javier charge nos coffres et fait les présentations: Teresa, la masseuse, Miguel, l’un des chauffeurs, Javi, le second chauffeur et un cycliste chilien, Cristobal. Nous déjeunons dans un routier près de Fraga. A neuf heures le soir, nous atteignons Tossa de Mar en Catalogne. Il y a trente-cinq ans je partageais une chambre avec maman sur la colline, je n’arrivais pas à dormir, je lisais Sartre et prenais des notes pour une pièce de théâtre.