Ascension du Tourmalet, puis du col de l’Aubisque puis du col de Soulor, un dénivelé de 3141 mètres sur 111 kms. Nous aboutissons à Laruns, premiers arrivés dans ce village que je reconnais pour y avoir garé la vielle Renault 21 que m’avait donnée l’écrivain O.T. en 2003, alors que je prenais la route pour me rendre en Navarre à vélo, passant ensuite par Jaca et Sabinanigo, dormant dans des hôtels dont j’étais l’unique client, faisant des détours pour visiter les villages fantômes, envoyant sur mon téléphone des messages à Gunella, dont je venais de tomber amoureux, comme il est fréquent, juste avant de partir en voyage (et qui au retour, chose toute aussi fréquente, me dirait “j’ai bien réfléchi…”, avant de se marier dans les trois mois à un autre). Nous sommes sur la terrasse lorsque survient Diego ivre. Il est en tenue cycliste mais personne ne l’a vue sur la route. Provocateur, il parle avec force gestes, fait du plat à la serveuse, fille magnifique qui n’en a que faire, molestant Teresa qui termine ses séances de massage et par divers excès se met définitivement au banc du groupe qui, joyeux d’avoir vaincu l’étape la plus exigeante du périple, rit et plaisante.