Mois : février 2015

Ludwig Hohl

Lud­wig Hohl. Tou­jours, j’ai voulu savoir où il habitait, dans quel cave du quarti­er de La Jonc­tion, puisqu’on dit que c’est une cave. Il suf­fi­rait de deman­der. Or, c’est parce que je crois le savoir, que je ne demande pas. Chaque fois que me vient son nom, je vois un soupi­rail gril­lagé et petit au-dessus du trot­toir qui bor­de rue David-Dufour l’im­meu­ble squat­té où j’ai passé une nuit à la veille d’un exa­m­en de philosophie.

Jules Renard

Jules Renard, Jour­nal. “On a beau faire: jusqu’à un cer­tain âge — et je ne sais pas lequel —  on éprou­ve aucun plaisir à causer avec une femme qui ne pour­rait être une maîtresse.”

Volontarisme

Avant de fer­mer les yeux, il croi­sait les bras, bien décidé à dormir.

Kérouac-Ginsberg 2

Ces march­es nous dis­ent:
Ce qui est, est tel que je le perçois.
Ce qui est con­stitue ce que je suis.
Ce qui est con­tient tout ce qu’il n’est pas.
Ce qui est, cesse d’être ce qu’il est et rede­vient ce qu’il est à chaque instant.
Ce que je perçois est unique et non-répétable.

Drame moderne

Le drame du monde mod­erne, pour Hölder­lin et Schiller, c’est que ” les dieux s’en sont allés et tout ce qui était beau, tout ce qui était noble, ils l’ont emporté avec eux”. Pierre Hadot.

Rêve

Rêve effrayant. Je ne pen­sais pas mon esprit capa­ble de pro­duire de telles per­ver­sités. Racon­ter serait choquant et quant au détails, sans intérêt. Un jeu de pistes sex­uel conçu par un groupe d’hommes. Tous sont mis avec soin mais les accou­trements soulèvent l’indig­na­tion des pas­sants. Ce per­son­nage au ven­tre nu, au faciès libidineux, porte la mitrail­lette. Tel autre, en cha­peau haut de forme, mon­tre sa verge. Cha­cun des joueurs occupe un point de la rue en badaud. Un sig­nal secret déclenche le départ du jeu. Je con­nais cha­cun des joueurs. A leurs vis­ages s’a­joutent leurs expres­sions habituelles et leur la gage. Le pris­on­nier par exem­ple, comme dans la réal­ité, est vol­u­bile. A la fin, nous nous retrou­vons à trois dans un boudoir décoré à la manière des cab­i­nets de pho­tographes du XIXème. Nos pos­tures évo­quent les pein­tres déca­dents. Suit l’ac­tion. Au cours des péné­tra­tions, je décou­vre le secret de Tatlin: elle a un pénis. Quand le jeu s’ar­rête par épuise­ment des par­ties, une matrone nous intime l’or­dre de jeté tout ce que nous por­tions sur le corps.
- La mon­tre aus­si? Et les mocassins? Et ma chaînette?
- Tout.

Pissoirs

Sur la route de Nam­tok, des pis­soirs vrais. Trente ans qu’ils n’ont pas été lavés. Alors on voit ce que c’est que de l’urine en couche, bien jaune, sa puan­teur, sa gélatine.

Vie

Qu’il puisse exis­ter encore tant de vie sim­ple fascine. Quant à se l’ad­join­dre… Nous avons été coupés. Et la coupure grandit.

Ethnologie

A quoi sert l’eth­nolo­gie? A par­ler de soi. Dans l’anam­nèse des psy­ch­an­a­lystes, on véri­fie au moins que le pou­voir n’est pas entre nos mains.

Plasticité

Et de sur­croît voué à dis­paraître parce que je ne vois pas les événe­ments en images.