Chambre

Descente de bus à Chi­ang Mai. Je vais dans les petites rues. Maisons ouvertes, tas de ciment, loca­tions de motos et des épiceries éclairées d’une ampoule. Devant un café qui porte une enseigne en anglais, un cou­ple blanc nerveux (comme je l’é­tais il y a vingt ans):
-Full! Oth­er one? Oth­er hotel?
Je m’ap­prête à sauter dans un taxi. Mais on con­naît leurs con­seils. La dernier fois que j’y ai eu recours, il le fal­lait, Gala et moi avons atter­ri dans une pièce gar­nie de moquette au par­fum de sperme. Donc je fais quelques pas. La rue s’as­sombrit. Sur la droite, en façade, un type met à dégout­ter des chaus­settes. Au-dessus du trot­toir, un néon en thaï. En cab­ine, au feu­tre sur un car­ton, Open. Une maman qui s’é­tonne que son fils de dix ans par­le si bien anglais (j’ai dit “room”, il a répon­du “yes”) m’ac­com­pa­gne dans les étages et me donne un cham­bre logée sur couloir, sans fenêtre extérieure, qui doit être la meilleure.